Comment les couverts végétaux restituent l'azote ?

Comment choisir ses couverts végétaux ?

Tout va dépendre de vos objectifs car il existe autant d'objectifs à atteindre que de couverts végétaux. Chaque couvert présente des avantages qui lui sont propres.

Ainsi, les crucifères comme la moutarde ou le raide fourrager vont permettre d’absorber l’azote plus rapidement. Les légumineuses présentent l’avantage de restituer un surplus d’azote d’une année à l’autre. Car ce sont des plantes qui captent l’azote de l’air pour le fixer au sol en plus d’assimiler l’azote par voie racinaire. En revanche, pour cette espèce de couverts, il n’est pas recommandé de l’implanter pure car elle est moins efficace et peut parfois n’avoir aucun effet sur le sol. Lorsqu’une légumineuse pure réduit 30 à 35 % du reliquat d’azote minéral avant le drainage alors que les mélanges de couverts et les couverts classiques commes la moutarde, la phacélie ou le seigle réduisent respectivement 45 à 50 % et 60 à 65 %. Cela s’explique par une croissance plus lente

Il est important de noter que plus le couvert pousse et produit de la biomasse, plus il absorbe de l’azote minéral disponible dans le sol. Les crucifères demeurent à ce titre les plus performants car c’est une espèce qui se caractérise notamment par un système racinaire pivotant très puissant ; bien sûr, il faut que les espèces crucifères soient plantées suffisamment tôt pour que leurs racines se développent correctement.

Les crucifères de la catégorie fourragère produisent une biomasse importante par rapport aux autres crucifères. Par exemple, le chou, le colza fourrager ou encore le radis fourrager, peuvent produire de 2 à 7 MS/ha en seulement 1 mois et demi/deux mois.

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Pratiquer les intercultures va offrir plusieurs avantages :

• Capter l’azote au sol et dans l’air

ll faut rappeler qu’en plus de réduire l’impact environnemental, le piégeage des nitrates (substance chimique qui rentre dans le cycle de l’azote) permet d’économiser de l’azote. Ce dernier sera progressivement remis à disposition lors des prochaines cultures. La capacité à piéger l’azote est différente d’une espèce à l’autre. Les crucifères se développent rapidement et produisent beaucoup de biomasse. Elles ont un pouvoir d’absorption rapide de l’azote du sol, tout comme les légumineuses qui captent en plus l’azote contenu dans l’air afin de le fixer au sol.

• Piéger les nitrates au sol

C’est au moment de sa destruction que l’on évalue la performance d’un piège à nitrate. Les deux plus grands piégeurs de nitrates sont le colza et la moutarde blanche même s’ils peuvent être utilisés pour leurs différentes propriétés.

Pour rappel, les nitrates sont des minéraux contenant de l’azote et sont donc ce que la plante va assimiler pour satisfaire ses besoins en azote. Pour que l’azote soit restituée au printemps à la culture, il faut que les nitrates soient piégés dans le sol dès l’automne afin d’éviter le phénomène de lessivage qui survient en hiver.

• Restituer de l’azote à la culture suivante

L’azote est un élément primordial en agriculture. C’est un élément nutritif essentiel à la bonne croissance des cultures. Ainsi, les plantes s’alimentent à partir de l’azote présent au sol. Elles peuvent être présentes au sol sous forme minérale, sa forme organique ou majoritaire. Certaines plantes comme les légumineuses vont fixer l’azote au sol par le biais d’association de bactéries. Un couvert restitue plus ou moins l’azote par minéralisation après destruction à la culture suivante.

Quand faut-il semer ses couverts végétaux ?

Privilégiez un semis à l'automne lors du pic de minéralisation. Afin que l’azote minéralisé ne soit pas lessivé, il faut implanter les couverts végétaux relativement tôt.

Le lessivage est à l'origine de la perte d'azote mais ces pertes peuvent être limitées grâce à la valorisation de l'azote minérale par les couverts végétaux. 

Pour ce qui est des semis, il faudra les faire au plus tard fin août mais on peut le faire dès que la récolte est terminée. En semant tôt, vous assurez une bonne croissance aux espèces qui poussent lentement comme le seigle ou la vesce par exemple ou les espèces comme le niger et le sarrasin qui ont besoin de chaleur. En revanche, pour la moutarde par exemple, on attendra la deuxième moitié d'août pour semer puisque c'est une espèce qui fleurit vite. 

Comment faire des économies grâce aux couverts végétaux ?

Les couverts végétaux sont attrayant sur le plan agronomique mais ils sont aussi à l'origine de nombreuses d’économies d’azote (environ 20 à 22 € gagné par hectare en moyenne), de désherbant (le coût des herbicides est réduit de 20 à 30€ par hectare) et fongicide (le nombre d'interventions est réduit à une à deux environ). Vous réalisez également des économies au niveau mécanique et au niveau du carburant puisque les sols plus poreux sont plus faciles à travailler. 

Si vous vous trouvez en situation de fort reliquat d’azote ou de minéralisation précoce, privilégiez les espèces qui poussent rapidement comme le colza, la moutarde ou encore la phacélie. À l'inverse, les graminées seront à privilégier puisque leur croissance est plus lente et donc la minéralisation se fera plus tardivement. 

Les couverts végétaux ne sont plus que de simples CIPAN. Ils retrouvent leur fonction complète de structurateurs de sols, promoteurs de fertilité et fournisseurs d’azote.

De plus, avec la hausse du prix de la solution azotée, les couverts végétaux apportent de nouvelles perspectives aux agriculteurs. En effet, à la fin 2020, la prix de la solution azotée était d'approximativement 200€ la tonne ; soit 0,67€ l'unité d'azote. Or en 2021, le prix de l'unité d'azote était de 2€. En un an, le prix  de la solution azotée a augmenté de 1,33€. Et au premier trimestre de 2022, la hausse n'avait cessé puisque le prix d'une unité était de 2,63€ ; cela revient donc à 790€ la tonne selon le cours de la solution azotée. 

Les couverts végétaux quant à eux, ne connaissent pas l'inflation comme la solution azotée. Ils sont considérés comme un investissement sur le long terme et ils coûtent moins cher à l'achat que les engrais. Environ 1,5€ l'unité d'azote restituée contre 2,63€ l'unité d'engrais. Si l'on rapporte ce coût à la tonne, cela fait une belle différence. 

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