Comme pour le stockage des céréales, il est légitime de se demander comment bien stocker ses fourrages. Pour les céréales, il existe 3 méthodes de stockage : le stockage des céréales à plat, le stockage des céréales en cellule et le stockage des céréales en big bag. Mais quid des méthodes de stockage des fourrages ? Il en existe plusieurs qui présentent chacune des avantages et qui s’adaptent à différents besoins.

Les fourrages sont des plantes ou des mélanges de plantes destinées à nourrir les animaux d’élevage en hiver. Que ce soit de l’herbe, du maïs ou encore de la luzerne, le stockage doit permettre de conserver les éléments nutritifs des plantes et donc bien choisir sa méthode de stockage est important.

Il existe différentes variétés fourragères mais toutes ont en commun de pouvoir nourrir les animaux d’un élevage. Plus la qualité des fourrages est bonne, meilleure sera la qualité de la viande ou du lait selon la production que vous faîtes. Les CIPAN valorisables en fourrages vont vous permettre de nourrir vos animaux tout en améliorant la structure de vos sols, limitant l’érosion mais aussi permettant la pollinisation et bien d’autres avantages.

Le foin

stockage du foin

© Nach-Noth / Shutterstock

Le foin est composé de plantes séchées notamment de l’herbe. En effet, l’herbe est composée à 80% d’eau et donc ne peut pas être stockée comme ça au risque de moisir en chauffant. Il y a deux méthodes de séchage pour obtenir du foin : le séchage naturel et le séchage artificiel. Vous l’aurez compris, le séchage naturel se fait grâce au soleil et au vent tandis que le séchage artificiel s’effectue dans un lieu fermé comme une grange à l’aide d’un déshumidificateur. Cette technique de séchage artificielle est réservée au foin de qualité mais aussi aux régions à forte pluviométrie. Utiliser la méthode de séchage en grange permet d’attendre moins longtemps que le foin sèche puisque la récolte se fait sur de l’herbe encore humide et le stockage se fait dans des cellules ventilées qui peuvent être couplées à un système de déshumidificateur. Pour contrôler la température du foin, vous pouvez utiliser une sonde de température pour fourrage afin de bien contrôler la température du tas et éviter les points chauds.

Lorsque l’on utilise la méthode de séchage naturel, on peut ramasser le foin pour en faire des ballots qui seront stockés en pile. Pour ce faire, il faudra protéger la pile avec une bâche Toptex. La bâche Toptex va conserver les fourrages, ou les céréales, que vous souhaitez stocker et va permettre à vos récoltes de garder leur propriétés nutritives. 

Le foin est un aliment riche en fibres longues qui ralentissent le transit des animaux afin d’améliorer leur digestion. De plus, le foin est un aliment qui nécessite une bonne mastication de la part des animaux, cela les fait saliver et donc l’aliment arrive dans le tube digestif en étant prêt à être digéré puisque le foin ne reste pas dans l’estomac mais va directement dans les intestins. Le foin est un aliment riche en potassium (K) mais aussi en glucides, vitamines et calcium. On considère que le meilleur foin de graminées est récolté en début d’épiaison alors que pour le foin de légumineuses, c’est celui que l’on récolte en début de floraison.

Foin vert : bon

Foin blanc : mauvaises conditions de récolte

Foin marron : mouillé ou trop vieux donc aucune valeur nutritive

L'ensilage

stockage de l'ensilage

© Andrei Dubadzel  / Shutterstock

L’ensilage est une méthode utilisée pour la conservation des couverts végétaux mais également pour le maïs destinés à l’alimentation animale.

L’ensilage des couverts végétaux

L’ensilage de CIPAN fourragères va donner des plantes fermentées. C’est donc la fermentation lactique anaérobie qui va donner ses propriétés à la plante ensilée. C’est l’absence d’oxygène dans le tas qui va permettre de conserver les valeurs nutritives de votre CIPAN.

Cette méthode de récolte se fait au printemps au stade de pré épiaison. Les couverts végétaux fourragers doivent être ensilés à environ 7 cm afin de favoriser le séchage et de gagner sur la repousse.

Une fauche qui se fait l’après-midi augmenterait le taux de sucre des plantes. L’ensilage est la méthode la moins coûteuse en termes de conservation. Et la valeur énergétique et azotée de la plante ensilée va permettre d’alimenter les animaux d’élevage en hiver et permettre un bon rendement en viande ou en lait.

Petit tips : regardez la floraison des lilas si vous en avez, c’est un bon repère pour savoir quand ensiler

L’ensilage des CIPAN fourragers doit bien sûr dépendre de la densité de semis que vous avez choisie pour implanter vos couverts fourragers.

L’ensilage du maïs

Le maïs peut être récolté de plusieurs manières mais pour contribuer à l’alimentation des animaux d’élevage il faut l’ensiler. Comme pour les couverts végétaux, la qualité des nutriments du maïs ensilé repose dans la fermentation lactique mais à l’inverse de l’herbe, il faut attendre la fin de l’été, voire le début de l’automne pour pouvoir le récolter. En général, la récolte se fait lorsque la teneur de matière sèche des épis est de 55% environ et celle de la plante en général à 35%. À ce stade, les nutriments comme l’amidon auront atteint une concentration maximale et seront donc parfait pour nourrir les animaux de l’élevage.

Si l’on récolte le maïs de façon précoce ou trop tardive, la conservation ne se fera pas bien et les nutriments de la plante ne seront pas présents pour nourrir les animaux.

Que ce soit pour le maïs ou les couverts végétaux, le stockage de l’ensilage se fait sur une plateforme bétonnée. Pour ce faire, vous devez prévoir un espace assez grand afin de permettre aux différents tracteurs de circuler lors de la récolte mais aussi au tasseur de pouvoir manoeuvrer en toute sécurité et facilement.

Il existe 3 types de silos de stockage pour l’ensilage : le silo couloir, le silo taupinière ou le silo boudin.

Le silo couloir

Le silo couloir est le plus simple à construire et aussi le plus répandu. Il se construit à l’aide de stomos pour délimiter les différents espaces ou des blocs de béton similaires à des LEGO. Comptez entre 76 et 116€/m2 pour construire un silo couloir bétonné de 2,5m de haut sur 10m de large selon la chambre d’agriculture des Hauts-de-France. Ce type de silo est réservé aux grands volumes d’ensilage. De plus, il faudra compter l’achat des bâches pour conserver les tas.

Le silo taupinière

Le silo taupinière est la méthode la plus économique car il ne nécessite pas autant d’investissements que le silo couloir. Pour le silo taupinière, vous aurez simplement besoin d’une dalle bétonnée ou une bâche épaisse. En revanche, ce type de silo est moins perméable à l’humidité que le silo couloir. Le problème de ce silo est qu’il est difficile de reprendre les récoltes.

Le silo boudin

Le silo boudin assure très bien la conservation des fourrages mais ce dernier est un dispositif coûteux et adapté aux petites quantités. Ce type de silo de stockage va permettre une avancée rapide qui va limiter la surchauffe des récoltes. Il faut compter environ 300€ /Ha selon la chambre d’agriculture du Finistère. Le silo boudin permet de limiter les pertes de stockage puisque la densité stockée est supérieure de 20 à 30% que dans un silo couloir.

L’enrubannage

stockage de l'enrubannage
© Stéphane Leitenberger / Shutterstock



L’enrubannage est une méthode de stockage qui s’adapte à tous les fourrages. Lorsque l’on choisit l’enrubannage, la récolte se fait juste avant l’épiaison pour que les plantes conservent toutes leurs protéines. Une fois récoltées, les plantes sont pressées en ballots qui seront enrubannés à l’aide d’un film plastique que l’on connaît vert clair en général. Ces films plastiques permettent de priver les plantes d’oxygène afin de laisser fermenter les sucres contenus dans les plantes fourragères grâce aux bactéries présentes dans le ballot. L’enrubannage permet de conserver l’humidité de la plante à l’inverse du foin qui lui est sec. Cette humidité est l’un des facteurs conservateurs de protéines pour nourrir les animaux d’élevage. En revanche, cette méthode de conservation n’est pas compatible avec tous les animaux, notamment les chevaux qui doivent être nourris avec du foin en abondance.

Le saviez-vous ?

La coopérative Unéal s’est associée à Trioplast afin de sensibiliser ses adhérents à la lutte contre le cancer du sein avec du film rose, le cancer de la prostate avec du film bleu ou encore le cancer infantile avec du film jaune.

1€ par rouleau d’enrubannage est reversé aux associations caritatives en fonction du choix des agriculteurs.

Le pressage des ballots se fait environ 2 jours après la récolte afin que la plante reste sur le sol pour conserver le taux d’humidité requis. Comme pour l’ensilage, il est recommandé de faucher à 6-7 cm du sol afin de ne pas avoir trop de saleté dans la récolte mais aussi pour faciliter la repousse. L’une des techniques les moins répandues en France est ce que l’on appelle l’enrubannage en continu. Cette technique couramment utilisée en Amérique du nord consiste à faire des boudins de plusieurs ballots.

 
© Jeremi J 


L’enrubannage
est une méthode intermédiaire qui peut être associée à la méthode que l’on appelle haylage ou ensilage mi-fané. L’enrubannage enferme les ballots dans 4 à 6 couches de film plastique quand le haylage utilise 6 à 8 couches.

Enfin, peu importe la méthode que vous choisissez, le but est que celle-ci soit adaptée à vos besoins et à vos moyens.

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