Aujourd’hui, pour protéger efficacement ses parcelles, il est nécessaire de combiner plusieurs leviers, préventifs et/ou curatifs. Cela passe avant tout par l’expertise de l’agriculteur et la connaissance fine du contexte technico-économique de son exploitation, en tenant compte de la réglementation en vigueur.
Les stratégies de protection vont alors pouvoir être élaborées sur la base de moyens « traditionnels » agronomiques et chimiques, mais également des alternatives comme la lutte biologique et les biosolutions, qui se développent de plus en plus. Zoom sur ces autres méthodes qui permettent de limiter l’utilisation de produits phytosanitaires en végétation..
© Cultivez et protégez vos plantes / Canva.com
Les biostimulants
Depuis le 16 juillet 2022, les biostimulants ont une définition officielle : « ce ne sont pas, en tant que tels, des apports en éléments nutritifs, mais stimulent néanmoins les processus naturels de nutrition des végétaux. Lorsque ces produits visent uniquement à améliorer l’efficacité d’utilisation des éléments nutritifs des végétaux, la tolérance au stress abiotique, les caractéristiques qualitatives ou à augmenter la disponibilité des éléments nutritifs confinés dans le sol ou la rhizosphère, ils sont par nature plus proches de fertilisants que de la plupart des catégories de produits phytopharmaceutiques. Leur action s’ajoute à celle des engrais afin d’optimiser l’efficacité de ces engrais et de réduire la dose d’apport en éléments nutritifs. »
Parmi les produits de biostimulation, on trouve des bactéries, des champignons, des levures, des extraits de plantes, d’algues...
En tant que biostimulant, ACTIV'NUTRITION Prairie verte, concentré en actifs végétaux, favorise les processus physiologiques de l'herbe et permet d’améliorer l’homogénéité, la qualité, la conservation et la résistance aux stress des productions grâce à l'activation de la photosynthèse et des gènes impliqués dans les réactions de défense.
Pour sa part, le biostimulant AUXILIUM permet d'améliorer les processus physiologiques des cultures maraîchères conduites en agriculture conventionnelle ou biologique.
Les répulsifs et les effaroucheurs
Lors des semis, gibiers et oiseaux peuvent provoquer, en mangeant les graines et jeunes pousses, des pertes non négligeables à la levée, et donc de rendement. C’est pourquoi il est indispensable de protéger ses semences. Pour cela, des répulsifs peuvent être utilisés pour éloigner sangliers, pigeons, corneilles, corbeaux, faisans…
Dans cette optique, la gamme de larecolte.fr comprend actuellement deux produits naturels considérés comme biostimulants : PNF19, pour traiter les semences et assurer une protection jusqu’à la germination ; et AMO 03-09, à appliquer en post-levée, efficace jusqu’au stade plantule ou une/deux feuilles. Ces deux produits se composent d’un mélange d’épices, notamment du piment de cayenne, et d’huile. Inoffensifs pour la santé des animaux, ils permettent de repousser les nuisibles dans les parcelles de maïs, soja, pois, blé et tournesol.
Pour les cultures de plein champ et les jardins, un autre répulsif, le RUP 04-10, basé sur le même type de composition, est également disponible si l’on recherche une action anti-renards et blaireaux.
Des effaroucheurs offrent également une solution pour éloigner les volatiles. Plusieurs types existent : sonores (canon électronique ou mécanique, appareils à ultrasons, pistolets à recharger avec des fusées…) ou visuels (cerf-volant, mannequin…).
Les décoctions de plantes
Les décoctions de plantes font également partie de la famille des biostimulants. Le purin d’ortie est le fertilisant le plus connu, très utilisé en maraîchage. Riche en principes actifs et oligo-éléments, il peut être appliqué pour améliorer la vie biologique du sol, apportant des éléments nutritifs aux jeunes semis, avec un effet sur la croissance des tiges et des feuilles. Il peut aussi être pulvérisé sur le feuillage pour stimuler les défenses des plantes et les aider à se préparer aux futures agressions des ravageurs et des maladies, comme le mildiou.
Parmi les décoctions en tant que telles, celle d’ail favorise également la croissance des plantes. Riche en soufre, elle présente une action contre les maladies cryptogamiques (causées par des champignons) du potager et du verger comme le mildiou ou l'oïdium. Avec son odeur piquante et ses propriétés, elle chasse pucerons, escargots et autres indésirables.
La décoction de prêle a également des propriétés antifongiques pour lutter contre de nombreuses maladies comme le mildiou, l’oïdium, les rouilles...et bien d'autres. Elle joue le rôle de reminéralisant avec une composition à base de flavonoïdes de potassium et d'autres minéraux comme le magnésium, le calcium, le sodium, le fer. Riche également en silice, elle améliore l’absorption du calcium par les plantes et favorise le développement des racines.
La décoction de prêle est riche en principes actifs et oligo-éléments, elle est utilisée pour favoriser le développement des racines, renforcer et améliorer les défenses immunitaires des plantes contre certaines maladies. La décoction de prêle est un produit 100% naturel qui est très utilisé en agriculture dans le milieu du maraichage.
- Ne pas négliger les apports d’oligo-éléments.
Pour éviter d’éventuelles carences en cultures, il est nécessaire d’évaluer régulièrement les besoins en fer, manganèse, zinc, cuivre, bore et molybdène, selon l’espèce semée. Même en petites quantités, ces oligo-éléments contribuent à la croissance et la bonne santé des plantes, et les renforcent face à d’éventuelles attaques de maladies et de ravageurs ou face à la concurrence des adventices.
Les solutions phytopharmaceutiques de biocontrôle
Selon le code rural, les produits de biocontrôle sont des agents et des produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Y sont classés les macro-organismes tels qu’acariens, insectes, nématodes utilisés contre les bio-agresseurs (voir le paragraphe sur les auxiliaires de cultures). Mais aussi, les produits phytopharmaceutiques de biocontrôle
Ce type de produits sont soumis à une évaluation complète sur les risques – santé humaine et animale, environnement…- , aboutissant à une autorisation de mise sur le marché (ou pas). Y sont inclus les micro-organismes, les médiateurs chimiques (kairomones et phéromones – voir paragraphe dédié), et les substances naturelles d’origine végétale, animale ou minérale.
L’objectif de ces solutions est de protéger les plantes contre les stress abiotiques, avec une action insecticide, molluscicide, fongicide ou herbicide.
Les auxiliaires de cultures
Les auxiliaires de cultures sont évidemment présents à l’état naturel dans les parcelles mais il est possible d’en introduire artificiellement pour assurer un contrôle biologique vraiment ciblé. En effet, ces auxiliaires jouent un rôle dans la régulation des insectes, soit en tant que prédateurs, soit en tant que parasitoïdes. Ils permettent ainsi de limiter l’utilisation d’insecticides.
En tant que prédateurs, les larves et les adultes se nourrissent de leurs proies. Certains permettent de juguler d’importants niveaux de populations de ravageurs : les coccinelles et leurs larves, les larves de syrphes, de chrysopes, les carabes, les staphylins…
Concernant les parasitoïdes, les larves se développent au détriment d’un hôte, à l’extérieur ou à l’intérieur, et qui finit par mourir : les trichogrammes, petites guêpes parasitoïdes de moins d’un millimètre, les hyménoptères des pucerons ou des méligèthes du colza, la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt), le champignon de type Beauvaria...
A choisir selon le type de ravageurs visés.
Les pièges à phéromones
Sur larecolte.fr, nous proposons deux types de phéromones qui ciblent :
- Les mouches piqueuses d'olive, dont les larves utilisent le fruit pour se développer, à installer dans les vergers, les cultures maraîchères, les serres, les forêts et même les jardins privés.
- Les mineuses des agrumes, qui s'attaquent aux feuilles et surtout les jeunes plants en créant des dégâts importants, retardant leur croissance, pour protéger les vergers et les arbres fruitiers.
Les agriculteurs disposent ainsi de solutions de plus en plus novatrices, offrant de sérieuses alternatives aux produits phytosanitaires, d’autant plus dans un contexte où la lutte chimique peut être problématique (restrictions réglementaires, retrait d’homologation, apparition de résistances…). Avec des impacts positifs tant au niveau environnemental que sociétal, ces solutions permettront de transformer le secteur agricole en profondeur, vers une agriculture plus durable.
1 : Règlement Européen 2019/1009 paru au JO en juin 2019 et en application depuis le 16 juillet 2022
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